LES ECURIES VIVENT BIEN
Ils sont tous partis fatigués, heureux, un peu stressés par la route à faire mais ravis de leur séjour.
Nous avions invité les amis et les gens avaient aidé depuis notre arrivée ici. La toussaint est une bonne période pour faire une fiesta. Elle prépare à affronter l’hiver et les enfants peuvent y participer. Nous allions enfin voir vivre ce lieu qui nous a fait craquer. Dans lequel nous avons investi toute notre vie, notre sueur et notre pognon. Jusqu’à présent nous y passions, pour prendre une bouteille, un ustensile de cuisine, une table, pour surveiller les travaux ou faire visiter et faire partager nos fantasmes. Ce soir il allait y avoir du monde, de la bouffe, de l’alcool, des rires, de l’émotion.
48h avant le coup de feu, la cuisine n’était pas encore installée. Cela faisait une semaine avec Pacou et Anita que nous passions notre temps à nettoyer, à virer cette graisse sale autour de la hotte, de l’étuve, des tables inox, du grill. Il avait déjà fallu déplacer les outils et surtout cette fuckin’ chambre froide. La Cornue 57 était passée entre les mains d’Anita et son inox étincelait. Des trous pour les étagères au-dessus du feuilletage nous avons évité de justesse. C’était juste le temps d’une douche…
C’était émouvant de travailler dans un espace qu’on a rêvé. La place de chaque chose avait été calculée, j’avais senti les déplacements, la place des ingrédients. Il fallait roder l’espace et fonctionner à l’intérieur pour comprendre comment ça pouvait marcher
Les amis sont arrivés tranquillement, les uns après les autres fatigués par la route et un peu hagard. Les gîtes étaient ouverts, on les attendait le pied ferme.
Après ce sont 3 jours de bouffe, de rencontre, de plaisir, de boulot, et une conviction qui s’affirme.
L’impression de la Fiesta du samedi est finalement une énorme satisfaction c’est peu de le dire. Le lieu est magique tant par sa topographie, que par l’histoire qu’il raconte. La rue est un décor de cinéma ou de théâtre. Au menu il y avait des Brochettes de canard ou de poulet, du coleslaw, un certain nombre de feuilleté, les terrines, du fromage AOC et de la fondu de chocolat. On buvait du Pécharmant et du ht Montravel sec. Nous avons accueilli une performance surprise bienvenue et Géraud nous a claqué quelques blues. Un Dj spécial Bali a fait le voyage pour mettre la zic. Nos amis avaient répondu présent. Les personnes importantes pour nous étaient presque tous là., en toute simplicité. La bière coulait à flot. 5h du mat au cigare et à l’armagnac.
Dimanche les touristes vont cuver et visiter, ce soir menu périgourdin : foie gras, confit, pdt sarladaise, gâteau de noix. Une longue table de 40 personne plus les minots. Belle ambiance douce, Habib joue ses chansons. 3h du mat à la prune
Lundi journée de boulot : ça grouille de partout : au bardage qu’on démonte, a la faïence qui se pose, au bar qui se construit, aux cadavres qui dégagent, à la ferraille qui est enlevée, la porte poncée, le boxe démonté, la plonge nickelle. Waou ça déménage ! Dernière soirée pour un certain nombre. porc annanas et tarte aux pommes.
C’est le mardi des au revoir.
Cet endroit habité présente des possibilités, un potentiel étonnant. C’est bonne leçon de prudence et d’humilité. Beaucoup de choses différentes sont possibles. La personnalité des Ecuries de la Passee est forte, présente, vivante, et sympathique.
Le truc c’est que Fab m’a appelé mercredi. Il m’a dit que Géo s’était pendu. Il aurait dû être avec nous ce soir là.